A la découverte du métier de CESF, une interview avec Soline Gaillot
- Par L'équipe de communication de BelAvie
- 31 mai 2024
Le métier de Conseillère en économie sociale et familiale (ou CESF), est une profession du secteur social qui vise à aider les individus, les familles, ou les groupes en difficulté à améliorer leur situation économique, sociale, et familiale.
Aujourd’hui, Soline Gaillot, CESF chez BelAvie nous explique son métier, ainsi que son rôle dans l’adaptation du logement.
Peux-tu nous décrire le métier de CESF ?
Soline : « Je me suis lancée dans ce domaine et je ne regrette pas du tout cette décision. Ça fait 8 ans que je suis CESF » […] « Le rôle du CESF est d’accompagner, d’informer, de conseiller et parfois même de former les personnes qui rencontrent des difficultés dans leurs vies quotidiennes. L’objectif étant de résoudre, ou d’aider les personnes à résoudre, une ou des problématiques de la vie quotidienne, par exemple relativement au budget, à l’alimentation, à la relation parent-enfant, au logement, à la vie sociale et à l’insertion professionnelle. »
Quelles sont les principales missions et tâches d'un CESF ?
Soline: « En tant que CESF, on dispose d’une double expertise, celle de la vie quotidienne et celle de l’intervention sociale. On travaille avec d’autres travailleurs sociaux, souvent en équipe, dans la réalisation de diagnostics sociaux des populations, et on contribue à la construction de projets du développement social local. Le CESF collabore à des actions d’ingénierie sociale et technique, ce qui veut dire qu’on assure des actions de conseil d’information auprès des usagers et aussi parfois des professionnels. »
Quelles sont les compétences à avoir pour exercer le métier de CESF ?
Soline : « Ce sont des compétences plutôt techniques et pratiques. Souvent, le CESF se spécialise dans un domaine : l’habitat, le logement, la santé ou le budget. Les compétences qu’il faut avoir sont plutôt axées sur la recherche d’informations ou de ressources. Il est nécessaire d’aller vers l’autre pour trouver des partenaires qui travailleront avec nous en équipe, car c’est avant tout de la coproduction et de la collaboration » […] « Il faut s’informer pour permettre de résoudre les problématiques de la vie quotidienne, beaucoup d’écoute et de l’adaptation avant tout, mais également, il est très important de garder son sang-froid puisqu’on est souvent amenés à gérer des situations qui peuvent être conflictuelles, difficiles et très émotives. »
Comment les CESF accompagnent-ils les individus au quotidien ?
Soline : « Notre accompagnement est axé sur l’autonomie des bénéficiaires, spécifiquement autour de l’apprentissage à faire seuls/en autonomie, tout en transmettant des clés pour qu’ils puissent reproduire par la suite ce qu’ils ont appris. Ce sont donc des missions axées sur le repérage des besoins pour la personne afin de leur proposer par la suite des axes d’amélioration. Dans la plupart des cas, on réalise les démarches avec le bénéficiaire en le rendant acteur finalement de sa situation et de sa problématique. »
Quels sont les aspects du métier que tu préfères ? Ou ceux que tu aimes un peu moins ?
Soline : « Ce que j’aime le plus c’est le fait d’accompagner les bénéficiaires sur le long terme, parce que l’on voit une réelle évolution de leur situation, ce qui nous permet de faire une analyse afin de repérer les axes ou problématiques qui mettent du temps à se résorber, mais également les choses qui vont aller beaucoup plus vite. Il faut aussi du temps pour certains bénéficiaires d’être acteur de leur situation et de se rendre compte des problématiques à résoudre et d’accepter leurs difficultés, mais également accepter d’être aidés pour voir des solutions apparaître. En plus, arrive avec cela parfois aussi de la reconnaissance des bénéficiaires. Dans le milieu social, on apprend énormément de l’autre, des cultures différentes, ce qui est vraiment très enrichissant. De plus, lorsqu’il y a des évolutions positives, c’est toujours réjouissant et on se rend compte que c’est pour ça aussi qu’on fait ce métier, c’est très enrichissant.
En ce qui concerne les aspects que j’aime le moins, c’est très subjectif, je pense que tous les travailleurs sociaux ont des avis différents, mais pour moi, ça va être plutôt toutes les situations un peu délicates. Pourtant même si sur le moment ce n’est pas simple, on remarque que les personnes en ressortent toujours plus fortes. Au fil du temps, on se rend compte que les démarches administratives sont de plus en plus difficiles parce qu’on a de moins en moins de contacts pour faire évoluer les situations et puis toutes les modalités sont différentes d’un département à l’autre donc il faut sans cesse se renseigner. Si on en revient aux bénéficiaires, je me rends compte que les professionnels qui s’adressent aux particuliers n’ont pas le même comportement avec eux qu’avec nous, lorsqu’on intervient et je trouve ça très déstabilisant. Enfin, souvent, les bénéficiaires pensent qu’on a la capacité de tout régler très rapidement sans effort. La réalité est assez différente, il faut beaucoup de patience. Les bénéficiaires doivent être acteurs de leur situation pour faire évoluer des choses, notamment avec l’administration française.
Comment se reflète le travail de CESF au sein de BelAvie ?
Soline : « Le métier de CESF est en train de se forger chez BelAvie. Mes missions principales sont de traiter les dossiers complexes, orientés par les collaboratrices, pour repérer les problématiques et les besoins du bénéficiaire, d’apporter un soutien, une écoute et de fournir un service de conseil rapide sur certaines démarches, donc ça va être surtout les actions d’orientation.
Les situations concernées seront relatives, à des cas d’isolement extrême par exemple, également pour les personnes en situation de handicap. Il est donc nécessaire de les accompagner à travers des interventions de bénévoles et d’apporter un élément de conseil sur tout ce qui est autour des ressources numériques.
Ensuite, il va y avoir également tout un travail concernant des éventuels partenaires, à travers la mise en place d’une veille technique pour apporter aux bénéficiaires un maximum d’informations et les renseigner sur leurs droits par rapport à leur région sur leur département de résidence.
Quel est ton rôle dans l'adaptation du logement ?
Soline : « En ce qui concerne l’adaptation du logement, il est nécessaire de veiller à ce que le projet se mette en place correctement donc faire le lien entre les bénéficiaires et les entreprises, les instructeurs des aides financières et surtout de les accompagner pour qu’ils puissent avoir un projet qui est assez fluide et rapide. C’est vraiment ce qui est au cœur du projet du bénéficiaire. »